Dans l'Hexagone, il y a des cactus (air connu)
Que ce pays est donc bizarre ! D'abord à l'aéroport où l'on doit non seulement faire un footing interminable, mais ensuite prendre une navette pour gagner la zone où se récupèrent les bagages. Je retarde ma montre de sept heures, mais il me semble qu'il y a une éternité entre le lieu d'où je viens, et celui où j'arrive. Ensuite, s'il y a bien une station de taxis, on ne paie pas d'avance, à un guichet, mais après, directement au chauffeur, et la facture est lourde, bien plus qu'avant...
Arrivé à l'aimable hôtel sur le parking duquel m'attend la voiture, je prends un café, paie avec la monnaie qui me reste, et veux laisser un pourboire avec le seul billet dont je dispose, 200 €. Mais la réceptionniste n'a pas la monnaie. Je tends ma carte bleue, mais il n'est pas possible de laisser un bakchich de cette manière. Il y a longtemps qu'on ne m'avait pas refusé une propina ! Tant pis, j'indique verbalement ma gratitude à la gentille hôtelière (pour le stationnement de l'auto).
Je prends l'autoroute, direction le Nord. Besoin d'essence et de vérifier la pression des pneus. Chouette, tout est en libre service, bientôt j'ai les mains qui puent le carburant et les doigts noirs d'avoir dévissé les capuchons de valve des chambres à air, je me suis énervé un peu car le raccord souple fuyait. Mais enfin j'ai les deux kilos de pression désirés. J'espère ne pas m'être gouré ! Je ne me risque pas à vérifier l'huile, puisqu'il n'y a personne pour m'aider. Encore moins à nettoyer le pare-brise. Ah ! Le charme du « faites le vous » même.
Quand je pense à tous les emplois qu'on pourrait créer.
J'arrive à destination mais les mains vides chez ma belle-sœur car les fleuristes sont bel et bien fermés le lundi. Un peu plus tard, je vais me rendre compte que les pharmacies ne vendent pas de cigarettes, ni de Coca-Cola, que c'est impossible de trouver un supermarché ouvert le dimanche après-midi (le mien ouvre maintenant le dimanche matin, c'est nouveau, ce qui a provoqué un mouvement de grève du personnel).
S'il y a des caissières pour encaisser mon argent, il n'y a personne pour emballer mes achats, le moindre sac en plastique est payant, il faut mettre une pièce d'un euro dans le caddy, et après le remettre en place, et au rayon frais, se faire servir est souvent une faveur...
A la boulangerie, fini les pinces qui évitent de prendre le pain avec les doigts, et les masques sur la bouche des serveuses.
Je prends conscience que dégoter un artisan disponible tient de l'exploit, qu'on ne peut pas petit-déjeuner le matin dans la rue, qu'on peut faire des centaines de kilomètres sans voir un flic, et que la plupart des gens font la gueule. En plus, au restaurant, je n'ai pas vu, ni entendu, le moindre musicien.
Bon, il me faut ouvrir les yeux, je ne suis plus au Mexique, mais en France, un pays que j'aime, mais que j'aimerais voir sourire.
Un mot encore, il n'y a pas de cactus en vue, ou du moins, pas les mêmes
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