Inscrivez-vous à la newsletter, colonne de droite, merci!
RETOUR A TAXCO
Taxco, village magique ou ville de rêve, Taxco la coloniale avec ses maisons blanches, aux toits de tuiles rouges, bardées de balcons en fer forgé, Taxco étagée sur ses coteaux fortement pentus au pied des montagnes abruptes, Taxco et son labyrinthe de ruelles escarpées, d'escaliers mystérieux, de sentes serpentant entre les modestes habitations accrochées à la roche, Taxco aux itinéraires incroyables, acrobatiques, que parcourent les taxis agiles et intrépides, Taxco reste la cité des taxis-coccinelles (VW) de légende qui se faufilent partout, garez-vous bonnes gens et empruntez-les pour aller à la découverte de tous les panoramas de Taxco, de Taxco dont nous ne nous lassons pas mais que nous préférons quand même parcourir à pied, parce qu'une ville, ou un milieu naturel, ne se perçoivent vraiment qu'en marchant inlassablement. De Taxco dont pour la énième fois nous avons aimé les charmes, mieux que d'habitude car c'est en passant la nuit quelque part qu'on s'approprie le mieux l'atmosphère du lieu, seul moyen de goûter les heures précieuses du crépuscule, tant à la fin du jour qu'à l'aube.
Notre hôtel Agua Escondida était à l'image de la cité. Édifié dans le « centro » semble-t-il à partir de plusieurs maisons, c'était, sur des niveaux se multipliant, un autre labyrinthe de couloirs, d'escaliers, de terrasses, de passages voûtés offrant mille points de vue sur l'extérieur, rendus d'autant plus intimes qu'on s'y perdait un peu, mais que l'aménagement chaleureux, le mobilier rustique mexicain, l'accueil du personnel permettait de retrouver ses marques et de se sentir chez soi. Il en était du reste de même dans les restaurants voisins étagés, dominant la ville, et où pour gagner les niveaux supérieurs, il fallait se faufiler dans d'autres dédales pentus. Et cette impression nous l'avons retrouvée lors de la randonnée dans Taxco où malgré la complexité des parcours on s'y reconnaît toujours, le sens de la pente servant de fil conducteur.
Plaisir de se perdre juste un peu. C'est ainsi que nous sommes allés à pied jusqu'au grand christ rédempteur qui ouvre ses bras immenses au dessus de Taxco, dominant bien d'autres points de vue réputés comme la chapelle du senior De Ojeda – où se trouvent les reliques d'un prêtre – martyr - ou l'église de la Guadalupe. Là, presque au faîte de la montagne, on se croirait quasiment à Rio de Janeiro...
Qui vient pour la première fois à Taxco se doit de déguster une petite tequila à la terrasse supérieure d'un des restaurants panoramiques. Ne boudons pas notre plaisir, même quand c'est un bonheur carrément touristique !
On ne se lasse donc jamais de Taxco. Sans faire de cet article un guide touristique exhaustif, j'en soulignerai quelques curiosités et particularités, à compléter par les renseignements apportés par le site Rêve mexicain qui est plutôt bien fait : http://www.revemexicain.com/route_d_acapulco_mexique.php
-
Tout la haut sur la montagne, au pied du grand Christ de construction récente (2002) se trouve une terrasse offrant la plus belle vue sur la ville. Hélas, de nombreuses personnes qui viennent y pique-niquer le soir (pour profiter d'une véritable fantasmagorie lumineuse) abandonnent sur place emballages et papiers gras ce qui oblige les gens du cru à faire le ménage. Gens du cru bien sympathiques, notamment la patronne de la petite boutique proposant des rafraîchissements à consommer à l'ombre des parasols. On y respire l'air pur de la forêt qui couvre les parois abruptes de la serre.
-
Gravir à pied les petites rues en escalier permettant d'atteindre les hauteurs de Taxco, en soufflant beaucoup, permet d'admirer la performance des livreurs de sodas qui approvisionnent les petites boutiques (tiendas) non desservies par des voies carrossables. J'ai évalué la charge de l'un d'eux à plus de cinquante kilos, sur des dizaines de mètres de dénivelée, et cela à longueur de journée !
-
Autre performance, celles des éboueurs. Comme la benne à ordure ne peut pas se rendre partout, dans les ruelles étroites, ce sont les habitants de Taxco qui apportent leurs sacs de déchets au petit camion dans lequel, eh oui, dans, se trouve installé un préposé qui au milieu des immondices et des odeurs, ouvre les sacs, procède à un tri sélectif rapide, et rend l'emballage (le sac poubelle) à son propriétaire : très écologique, et ça évite des dépôts inesthétiques à tous les coins de rue. Par contre, il faut un sacré tempérament pour accomplir ce métier, dédommagé par les piécettes (propina) que remet chacun des usagers à l'éboueur si dévoué.
-
La casa Humboldt est un musée intéressant surtout par l'architecture baroque du bâtiment portant le nom du botaniste allemand qui y vécut. On y s'y documente avec bonheur sur l'art religieux de Taxco, et l'on peut s'émerveiller du fait que l'accueil et la visite guidée sont confiés à des dames aussi chenues que charmantes et qui travaillent encore à l'âge où se cultive normalement l'art d'être arrière-grand-mère. Beaucoup de Mexicains doivent ainsi encore gagner leur vie dans leur huitième décennie, affichant parfois une belle santé !
-
Sur la place centrale de Taxco, près d'une très belle crèche en terre cuite, trône un arbre de Noël patronné par une célèbre marque de soda - c'est parfois Coca et parfois Pepsi - comme c'est fréquent au Mexique. Le soir, près du sapin, un petit bal public met beaucoup d'ambiance, image de Nativité plutôt inhabituelle...
-
Qui recherche un point de vue point trop éloigné du centre peut se rendre jusqu'au panorama offert par l'église de la Guadalupe, dans un quartier hospitalier et pittoresque. Outre le paysage, on admire la fraîcheur de la petite église, assez récente, et aussi le magnifique décor coloré dont elle a été dotée pour les fêtes
-
Si près de l'église Santa Prisca le musée de la Plateria (donc de l'argent) était fermé pour cause de travaux, par contre nous avons adoré visiter le musée Spratling, derrière Santa Prisca. La collection la plus intéressante est certainement cette des objets préhispaniques qui illustrent le grand art des civilisations anciennes du Mexique. De très beaux bijoux en argent sont également présentés. Spratling était un américain qui investit dans le travail et le commerce de l'argent.
-
L'église Santa Prisca, chef d'oeuvre de l'art baroque churrigueresque, financée par le Français José de la Borda avec les bénéfices de l'exploitation minière de l'argent, provoque l'admiration, tant par la magnificence des retables décorés à l'or fin que des superbes peintures dont les guides font remarquer les détails comme ceux de la circoncision de Jésus, et aussi de la représentation de la Vierge enceinte et de son assomption. Anecdotique : on peut remarquer que les vieux confessionnaux en bois où l'on pouvait s'agenouiller pour parler au prêtre possédaient un côté réservé aux hommes et l'autre aux femmes...
-
L'intéressante Casa Borda, sur la place du même nom, bâtisse monumentale, est devenue un centre culturel où l'on accède librement : nous avons pu y visiter l'exposition de très beaux bijoux et sculptures en argent, qui donnent une riche idée d'une industrie locale en prouvant sa grande dimension artistique
-
Si les rues sont parfois un peu trop colonisées par le commerce des bijoux en argent, on s'en repose en fréquentant les marchés pittoresques dans le réseau de minuscules venelles pentues, on y trouve vraiment de tout, y compris de l'argenterie, mais aussi des objets usuels, de la nourriture, de l'artisanat sous toutes les formes imaginables.
Photo : l'art baroque à Santa Prisca
-
Fort dévoué, le bagagiste de l'hôtel nous avait conseillé d'aller visiter une fabrique de bijoux en argent à quelques kilomètres de la ville, nous dégotant même le taxi ad hoc. Hélas, nous ne pûmes visiter qu'un immense magasin avec d'assez jolies pièces il est vrai mais dont les prix n'étaient pas aussi attractifs que les 50% de réduction promis, 50% tenus, il est vrai, mais tout dépend du tarif de départ, bizarrement libellé en dollars américains... On nous avait pris pour des gringos ! Si au Mexique le commerce de la rue sait ne pas harceler les touristes comme ailleurs, par contre à Taxco, les rabatteurs ne manquent pas, mais rien n'oblige à leur céder...
-
Bon ! Taxco est la capitale de l'argent, mais pas besoin d'être fortuné pour s'y rendre. En autobus confortable, de Cuernavaca, l'aller-retour coûte 150 pesos (moins de 10 euros) par Estrella Blanca. Avec en prime d'inoubliables paysages montagneux.
-
Encore mieux connaître le Mexique
Dominique Arnaud. Blogs :
/fdata%2F5882603%2Favatar-blog-1314458507-tmpphpmCr84i.jpeg){kind=avatar}