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9 avril 2012 1 09 /04 /avril /2012 14:05

La sécurité au Mexique : faut-il avoir peur ?

 

La question de l'insécurité au Mexique est complexe. En résumé on peut se balader en liberté, mais pas partout, et en prenant des précautions. Avant de partager mon expérience, je propose de consulter ce site : http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/conseils-aux-voyageurs/conseils-par-pays/mexique-12292/qui est régulièrement mis à jour en fonction de l'actualité.

Le nombre de meurtres pour 100 000 habitants en terre aztèque y est environ le double de celui des USA, où la criminalité est plusieurs fois supérieure à celle de la France, mais bien inférieure à celle de la Russie ou de l'Afrique du Sud. Si la ville de Ciudad Juarez au nord du Mexique fait partie des villes les plus dangereuses du Monde, il en est de même pour Detroit et pour la Nouvelle-Orléans aux Etats-Unis, comme pour Rio de Janeiro au Brésil.

Des états et villes déconseillés

violence blog rfi

Légende : un article de RFI illustrant le sujet


Si au Mexique sont déconseillées les grandes villes frontalières du Nord, si la prudence s'impose à Veracruz, au Chiapas, ou à Acapulco, on peut quand même flâner un peu partout en évitant de circuler la nuit, en ne prenant pas de taxis hormis ceux des hôtels et des stations (sitios). Se renseigner aussi sur place car dans les grandes villes, certains quartiers périphériques, voire centraux, sont plus dangereux que d'autres. Lors des promenades, on peut se contenter de prendre un peu d'argent liquide sur soi, en laissant les cartes de crédit en lieu sûr, ainsi que le passeport et le visa qu'on remplacera par des copies dans le portefeuille.

Expérience personnelle

Cela dit, ne tremblons pas à chaque instant. Cela fait des années, pendant de nombreux mois par an, que j'explore seul ou en famille différents états, et il ne m'est jamais rien arrivé, ni en me perdant dans des quartiers n'ayant pas bonne mine, ni en explorant de vastes forêts que je ne connaissais pas, ni en accomplissant de longues randonnées à vélo autour de Cuernavaca, empruntant les routes de montagne, les sentiers désertiques et traversant de petits villages isolés. Partout je n'ai rencontré que des gens aimables, prêt à me renseigner ou à me rendre service. L'impressionnant porteur de machette rencontré au coin du bois vous dit poliment bonjour, son « arme » ne lui servant qu'à couper un peu de bois...

FORËT CUERNA BLOG

Je me suis souvent baladé sans problème dans cette forêt

Danger aussi...en France

Cependant, sans s'affoler pour autant, mieux vaut ne pas prendre de risques inconsidérés dans ce pays toujours merveilleusement accueillant. En se souvenant que le danger est partout, même dans l'Hexagone où faire son jogging n'est pas toujours de tout repos ! En sachant aussi que si les étrangers ne sont pas particulièrement visés, ils ne sont pas non plus totalement à l'abri.

Conseils pratiques

En résumé, c'est la nuit, aux heures tardives, que les problèmes sont les plus fréquents, ne pas circuler trop tard. Ne prendre que les taxis autorisés, dans les sitios, ou les taxis des hôtels, des restaurants. Utiliser les billetteries des supermarchés et des banques, plutôt que dans la rue, les aéroports, les gares routières où l'on peut être épié. N'avoir sur soi que le minimum d'argent liquide et la photocopie de son passeport (et de son visa qui peut être réclamé). Se renseigner avant d'aller dans les lieux déserts et certains quartiers... Pour un long séjour, trouver un bon taxi et l'appeler en priorité...

 

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8 avril 2012 7 08 /04 /avril /2012 22:45

 

Tepoztlan, village magique : marché coloré, monastère, temple aztèque et ...coatis

 

Dans le cœur de chacun, il est des lieux cultes.

Tepoztlan, fait partie des miens, pour mille raisons que je voudrais rappeler ici.

La petite ville coloniale, considérée au Mexique comme étant un « village magique » se trouve au creux de hautes falaises volcaniques spectaculairement érodées à une vingtaine de kilomètres de Cuernavaca, capitale de Morelos au sud de Mexico. Si la rue principale est carrossable, rénovée par la pose d'un beau dallage en lave, les voies perpendiculaires sont pavées si épouvantablement que les piétons ne risquent pas de se faire renverser par des bolides tant les conducteurs soucieux de leurs amortisseurs, ont la pédale douce.

Marché et monastère

tepoztlanBLOG (2)

Célèbre lieu de détente pour les habitants de la Capitale, Tepoztlan a pour principal atout sa plaisante animation commerciale. Son marché permanent se trouve particulièrement étendu le dimanche, mais même en semaine, on peut s'y procurer tant des victuailles de pays que des objets d'artisanat authentiques et de qualité, tissus, poteries, et choisir de déjeuner dans l'un des multiples petits restaurants typiques. Plein de boutiques sont à visiter.

Au centre de la petite cité, l'église et l'ancien monastère dont les remarquables locaux conventuels sont ouverts ainsi qu'un petit musée, rappellent que, en 1560, les religieux Dominicains chassèrent de son temple le dieu du pulque – boisson fermentée à base d'agave, j'ai goûté, c'est très bon - et de l'ivresse.

Une pyramide dans la montagne

tepoztlanBLOG (3)

Mais les frères colonisateurs ne vinrent pas à bout du temple aztèque, cette pyramide érigée 350 mètres plus haut (Tepozteco), en pleine montagne. Le dimanche, des centaines de Mexicains, et quelques touristes, gravissent le sentier escarpé, les hautes marches de l'escalier plus ou moins naturel exigeant un véritable effort puisqu'il faut compter quelque deux mille échelons souvent biscornus. C'est dire que beaucoup ont le souffle court. Aubaine d'une vraie course en montagne, sans risques. Cependant la récompense se trouve durant l'ascension et au sommet. Durant l'ascension car c'est l'occasion de traverser une forêt superbe à la riche écologie.

L'accueil par les coatis

tepoztlanBLOG

Au sommet car le panorama est admirable, tant sur la vallée et les villes de Tepoztlan et de Cuernavaca, que sur le faîte trilobé des Tres Marias qui culmine à plus de 3200 mètres d'altitude. Petits carnivores très amusants, les coatis ont colonisés le site archéologique. Ils sont des dizaines qui mendient un peu de nourriture aux promeneurs, mais méfiance, excités par leur appétit, ils peuvent griffer, voire voler dans les sacs à dos quelques victuailles.

Conseils pratiques

J'étais déjà allé, de Cuernavaca, à Tepoztlan en bus et à vélo, le paysage étant enchanteur. Cette fois, ce fut en voiture, bien agréable également, surtout en faisant un petit détour par San Andres de la Cal après Santa Catarina. Occasion de voir au loin le volcan Popocatepetl.

Les automobilistes devront se garer dans un des nombreux accueillants parkings payants. On peut aussi prendre l'autobus pittoresque au départ du « mercado » de Cuernavaca pour une somme modique. Se munir d'eau pour grimper au temple.

 

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1 avril 2012 7 01 /04 /avril /2012 03:34

      Roman de Dominique Arnaud

La totalité de ce qui est publié serarassemblé dans la rubrique "pages" colonne de droite

 

Ursula, aux cheveux d'un noir profond, a conservé la fine physionomie de l'enfance. Sa grande sœur, dont les traits se sont épaissis avec l'âge, mais qui reste séduisante, est tout aussi brune, si bien que par contraste leur peau bronzée, déjà tannée par le soleil, ne semble pas si foncée. Leurs dents blanches et leurs brillants yeux d'obsidienne noire éclairent des visages rendus graves par les préoccupations quotidiennes. Soucis de subsistance rendant indispensable leur présence régulière, là, dans la poussière qui s'incruste dans leur peau, dans les vapeurs d'essence qui rongeront sans doute leurs poumons.

ACROBATE CARREFOUR BLOG
Ne croyons pas que le spectacle qu'elles offrent au passant soit digne d'un music-hall, ni même d'un petit cirque de campagne. Ce qui émeut, dans leur prestation, c'est plutôt le péril qu'elles affrontent avec témérité, toutes les deux minutes, quand la plus âgée s'allonge sur la chaussée, dont elle s'isole avec du carton ondulé, devant la meute vrombissant des autos prêtes à démarrer.

Couchée sur le dos, les genoux relevés et les pieds solidement posés, à plat sur le bitume, elle sert de tremplin ou de cheval-d'arçons à la gamine qui prenant appui sur elle se livre maladroitement à quelques exercices de gymnastique. Les galipettes ne cessent que quelques secondes avant le passage du feu rouge au feu vert. Tandis que la grande regagne prestement le trottoir, pose le carton sur les décombres et s'y assied, la petite se faufile parmi les véhicules impatients de remettre les gaz, et quémande, main tendue vers les conducteurs, dont certains, émus ou blasés, lui donnent alors un ou deux pesos. Ils ont tellement l'habitude d'être sollicités aux carrefours et péages par les marchands de chewing-gum et de boissons, par les crieurs de journaux, par les laveurs de pare-brise, par les jongleurs de tout poil, par les joueurs d'orgue de Barbarie ou par les quêteurs de la Croix Rouge qu'ils se sont habitués à l'idée de leur céder, de temps en temps. Serrant dans sa main salie la maigre recette, s'en frottant le front en sueur qu' ainsi elle maquille involontairement, Ursula file vers son aînée, échappant une fois de plus à un pare-choc nerveux. Elle se laisse tomber, signe évident de lassitude, près de sa comparse, le dos déjà meurtri par deux heures de roulades. Le feu passe de nouveau au rouge. Au loin, un lourd metrobus démarre bruyamment, rugissement couvert par le concert assourdissant d'un cortège d'ambulances aux klaxons multiples. Mexico est peuplé de décibels, jour et nuit. Alors que Maria manifeste quelque flemme à se relever pour repartir au turbin, Ursula change de numéro, faute de partenaire. Elle tente de jongler maladroitement, puis progresse vers les autos en faisant la roue, laissant échapper l'une de ses trois balles qu'elle ne peut récupérer tout de suite sous les bas de caisse des véhicules. Ce sera plus facile quand le gros du trafic sera passé. Alors la fillette, ne disposant que de peu de temps, montre sa main crasseuse, grande ouverte, au conducteur d'un quatre-quatre qui ne baissera pas sa vitre, car la climatisation poussée à fond l'incite à se garder de la chaleur ambiante. Elle rejoint juste à temps le trottoir tandis que le flot des voitures s'écoule à nouveau. Destiné à mettre en garde les piétons, le compteur lumineux du  semaforo  (feux tricolores) leur indique qu'il ne leur reste que quarante-huit secondes de répit avant de reprendre leur petit boulot de saltimbanque.

Enlèvement au carrefour (à suivre)

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Présentation

  • : Le blog de Dominique Arnaud, le Mexique révélé
  • : Après avoir accompli de longs séjours au Mexique, j'ai beaucoup écrit sur ce pays que j'aime. Riche de mille facettes, il est si différent des clichés qu'on en présente ! Ce pays qui vaut bien mieux que ce que l'on en dit mérite l'ouverture de ce blog ayant pour but de vous faire pénétrer dans ce territoire extraordinaire. Ce sera par petites touches, en n'évoquant que ce que j'ai vécu, en parlant des expériences dont tous les touristes n'ont pas l'occasion, en donnant aussi bien des infos.
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